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Paru le lundi 7 novembre 2005

Tails’ Adventure - Test

Après la grande fiesta qui a marqué la période 1991-1994, 1995 marque le début de la phase « gueule de bois » chez la Sonic Team. Avec un hérisson bleu qui paumait sa vitesse dans Sonic Labyrinth (ce qui n’était pas du goût de tout le monde), et un Knuckles avec ses petits potes les Chaotix qui tentèrent désespérément (et en vain) de convaincre le grand public de s’intéresser à la 32X, on sent que la mascotte de SEGA traverse une mauvaise phase. Et pendant ce temps-là, le petit Tails part tout seul prouver sa valeur dans deux spin-offs le mettant en scène : Tails’ Skypatrol et Tails’ Adventure. C’est ce dernier qui nous intéresse aujourd’hui, probablement l’épisode qui rencontra le plus de succès durant cette sombre période où il ne faisait pas bon d’aller casser de l’Eggman.

La chasse à l’Emeraude (et au canard) est ouverte !

Remarque : La place que je donne à Tails’ Adventure dans la continuité Sonic reste assez subjective, le jeu pouvant très bien se dérouler avant Sonic the Hedgehog (16-bits). Cependant, une chose demeure certaine, l’aventure du jeune renardeau se déroule avant sa rencontre avec Sonic dans Sonic the Hedgehog 2 MD (officiellement dit dans le manuel japonais). Ne prenez surtout pas en compte le scénario occidental (américain et européen), complètement différent et absurde par rapport à la version d’origine.

Commençons notre histoire par un petit retour en arrière, sur une île appelée South Island. Sonic, le vif et rapide hérisson bleu, vient de battre son éternel adversaire et rival, le Dr. Robotnik (Eggman), au cœur de sa base Scrap Brain.

Le savant fou ayant été bouté hors de l’île, le Sonic victorieux utilise le pouvoir des six Chaos Emeralds qu’il a trouvé au cours de son périple pour restaurer South Island à son état d’origine. Cela fait, les émeraudes disparaissent, et Sonic part célébrer sa victoire, ignorant totalement où elles ont bien pu atterrir.
Eh ben justement, les Chaos Emeralds sont réapparues dans un lieu bien particulier : une minuscule île du Pacifique Sud, indiquée sur aucune carte (comme la plupart des îles des premiers Sonic), et reposant au sommet d’un récif de corail, portant le nom de Cocoa Island. Mais surtout, c’est là où vit le héros de notre histoire, bien avant qu’il ne parte pour West Side Island où il y fera une rencontre qui bouleversera son existence.

Miles Prower, dit Tails par ses camarades animaux à cause de son étrange deuxième queue, vit dans une petite cabane au sud l’île (appelée ici Tails House), cabane qui lui sert également d’atelier, car le jeune renard semble posséder un don pour la mécanique depuis son plus jeune âge. Les jours pour Tails se suivent et se ressemblent, étant donné que l’isolement de l’île préserve sa grande quiétude.

Et voici le héros de cette aventure (si, si, je vous assure) !

C’était un après-midi comme les autres, Tails pique tranquillement une sieste dans son coin favori, la forêt se trouvant juste à côté de son atelier (Poloy Forest). Sieste qui est alors interrompue par une énorme explosion qui a retentie dans la forêt :
« Ah ! Qu’est-ce que c’était ?!! » Tails sursaute et s’agite hors de son demi-sommeil.
« Tails ! Tails ! Gros problème ! » Crie un petit oiseau Flicky à Tails. « Tails ! L’armée Battle Kukku a débarqué sur l’île ! »
« Batèle-quoi !? » Tails ne comprend rien du tout.
« C’est Battle Kukku ! L’Armée Impériale du Dictateur Great Battle Kukku !! »
« Gré t’œufs bas tôle coucou ? Art met imper y halle ??? »
« Great Battle Kukku cherche des Chaos Emeralds pour envahir le monde !"
Confirmant les dires du Flicky, plusieurs arbres se mettent à tomber devant Tails, et un énorme mécha surgit pour consumer Poloy Forest dans les flammes.

Great Battle Kukku XV, chef et dictateur d’une armée impériale constituée de soldats canards à la technologie avancée, a découvert l’existence de Cocoa Island et surtout des Chaos Emeralds s’y trouvant. Après avoir construit un immense QG sur un îlot au bord de Cocoa Island, il y envoya un bataillon pour s’emparer des joyaux légendaires afin de dominer le monde (quelle originalité !) :
« Enfin, enfin je l’ai trouvée ! Kokokokokoke !! Avec les Chaos Emeralds, la conquête du monde viendra naturellement ! Ok, retirez-vous au pas de course ! Ramenez-moi les Chaos Emeralds ! Kokokokokoke !! »

Voici votre ennemi principal dans cette aventure (si, si, je vous assure), un méchant bien chelou comme on en fait plus !

Ça va mal ! L’Armée Battle Kukku, prête à tout pour arriver à ses fins, met l’île entière en feu. Et le seul qui puisse l’arrêter, c’est bien entendu Tails, qui rassemble tout son courage pour sauver Cocoa Island, ses amis animaux et les Chaos Emeralds. Mais face à une aussi terrible menace, un jeune renardeau complètement inexpérimenté peut-il vraiment faire la différence ?

Exit la vitesse, bonjour l’exploration !

En gros, cette phrase peut résumer ce qu’est Tails’ Adventure. En effet, si vous cherchez un jeu bien speed comme dans les Sonic classiques, passez votre chemin, Tails dans ce jeu ne courant (presque) jamais. Par contre, si vous appréciez l’exploration, ou si vous êtes un adepte de la série Metroïd, ce jeu a de fortes chances de vous plaire.

Donc, Tails ici ne sait pas courir (ben ouais, comme il n’a pas encore rencontré Sonic, il ne devait savoir se servir de ses deux queues pour accélérer sa vitesse de course), sauf s’il utilise un objet spécial. Par contre, il sait déjà utiliser à profit sa mutation pour s’envoler dans les airs, mais bon, Tails ne serait pas Tails s’il ne volait pas (hein, quoi, qui a dit Sonic Adventure 2 ?!). Problème, au début du jeu, le laps de temps où il peut voler est ridicule (à peine 5 secondes).

Outre l’absence de vitesse, on constate trois grands changements qui démarquent Tails’ Adventure de la série principale. Premièrement, votre énergie. Elle est certes toujours représentée par un compteur d’anneaux, cependant, si vous êtes blessé, vous ne perdrez pas forcément tous vos anneaux. Le nombre de Rings perdus dépendra de la puissance de l’ennemi ou de l’obstacle qui vous a blessé (comme une barre de vie ordinaire quoi). Vous pouvez récupérer des anneaux en vous débarrassant des ennemis se trouvant sur votre chemin, ainsi qu’en les cherchant dans certains recoins cachés. Vous mourrez dès que votre compteur d’anneaux atteint 0, et étant donné qu’il n’y a pas de système de vies dans ce jeu, cela signifie un funeste GAME OVER. Pensez donc à vous rendre souvent dans votre cabane pour y noter les mots de passe, afin d’éviter de repartir à zéro, le jeu s’annonçant plutôt long pour un « Sonic » de l’époque.

Deuxième changement, Tails ne se défend pas encore avec ses Spin Attack et Spin Dash. Pour affronter l’ardu chemin qui l’attend, le petit kitsune a à sa disposition un inventaire assez conséquent d’objets divers (explosifs, pouvoirs spéciaux et autres gadgets) pour occire ses ennemis et se frayer un chemin à travers les niveaux.

Enfin, le dernier changement, et non des moindres. Si je vous ai parlé de Metroïd tout à l’heure, c’est parce que Tails’ Adventure m’a pas mal rappelé cette série. D’accord, l’ambiance absolument kawaii des aventures de Tails n’a rien à voir avec celles de Samus Aran, mais le principe du gameplay est très similaire. Vous commencez l’aventure avec un Tails très faible, avec une ridicule quantité maximum d’anneaux et une durée de vol minable, le tout avec comme seul moyen de défense la bombe. Vous allez tant bien que mal traverser le premier niveau, où après avoir vaincu le boss, vous obtenez une Chaos Emerald (boostant votre quantité max de Rings et la durée de vol) ainsi qu’un nouvel objet qui se révélera probablement utile pour avancer dans les futurs niveaux.

Vous continuez ainsi, jusqu’à ce que vous remarquiez que vous ne pouvez plus avancer plus loin. Et c’est alors que vous reviendrez dans les premiers stages avec votre nouvel arsenal pour atteindre des passages qui étaient impossibles à atteindre lors de votre première visite, ainsi que d’autres items indispensables pour atteindre les niveaux suivants. Vous remarquerez que quasiment tous les jeux Metroïd suivent ce même schéma d’évolution du personnage au fil de ses (re)visites des stages.

En bref, Tails’ Adventure est une sorte de Metroïd-like, l’ambiance oppressante en moins (c’est même plutôt le contraire), plus rapide à terminer et avec des niveaux beaucoup moins tortueux.

Tails’ House, la base de vos opérations

Test

Graphismes : C’est vrai, on n’a plus la grande impression grisante de vitesse qui caractérise les Sonic, mais force est de constater que cet épisode est le plus beau graphiquement des jeux estampillés Sonic sur Game Gear. Les personnages, surtout Tails, sont superbement animés et soignés pour une 8-bits. La GG crache vraiment tout ce qu’elle avait dans le ventre pour nous sortir également des niveaux agréables à regarder, le tout sans ralentissement (sauf lorsqu’on abuse des triples-bombes).

Jouabilité : Pour casser un peu les habitudes, on rajoute l’utilisation d’un second bouton pour le gameplay (celui d’action). Rajout qui ne change rien au fait que la jouabilité et l’interface est toujours aussi simple et agréable à utiliser (il suffit de mettre le jeu en pause pour sélectionner un objet équipé).

Bande-son : Les musiques du jeu sont soit sympathiques (Rocky Sea), soit reposantes (Green Island), soit excellentes (Poloy Forest). Quoiqu’il en soit, les musiques retranscrivent bien l’ambiance relaxante qui se dégage du jeu, ambiance qui contraste tant avec la série dont le jeu s’inspire tant (Metroïd, pour les mules qui suivent rien). Dommage qu’il n’en soit pas de même pour les bruitages, il n’y pas de grand progrès par rapport aux épisodes précédents, et sont donc assez quelconques.

Durée de vie : Les premières heures de jeu seront les plus ardues du fait qu’on a un personnage au début très faible et qu’on est un peu déstabilisé par le gameplay unique du jeu. Après avoir trouvé quelques Chaos Emeralds, vous galérez encore un peu pour savoir où vous devez vous rendre et ce que vous devez chercher. Comptez environ 3 voire 4 heures de jeu pour en voir la fin la première fois, si vous décidez de négliger les objets secondaires (ne riez pas, Chaotix, sorti la même année sur une console bien plus puissante, pouvait se finir en 2 heures). Rajoutez au moins 1 heure pour le compléter à 100% (tout dépend si vous vous servez du radar ou non), et même plus si vous ne faites pas usage des codes et que vous recommencez plusieurs fois le jeu à zéro. Et puis, comme c’est un jeu relativement simple et agréable, on y rejoue plus d’une fois.

Speedy, le fils du grand méchant de cet opus

Conclusion

Eh ben voilà, ici s’achève notre revue sur ce que je considère comme le meilleur épisode de la série sur Game Gear. A moins de ne pas pouvoir supporter l’absence de vitesse ou l’ambiance générale du jeu, je conseille à tous de s’essayer à ce petit bijou au moins une fois. Pour ceux que ça intéresse mais refusent de l’essayer sur Game Gear, sachez que vous pouvez y jouer sur vos consoles de salon actuelles grâce à Sonic Gems Collection ou Sonic Adventure DX (bon, pour ce dernier, il faut le débloquer, mais ça devrait pas bien être dur, hein ?), ainsi qu’en dématérialisé sur Nintendo 3DS.

Pour aller plus loin

Retrouvez les autres dossiers consacrés à Tails’ Adventure :
 La Solution Complète du jeu
 Les Secrets et Codes

La jaquette complète du jeu en Europe

Par Syrul le 7 novembre 2005

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