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Paru le samedi 19 décembre 2020

Sonic Rush Adventure - Test

Deux ans après avoir posé les pieds sur les terres vierges de la Nintendo DS, notre hérisson préféré nous propose une toute nouvelle aventure adaptée à la console portable au double-écran.
Si Sonic Rush a marqué les joueurs, on parle nettement moins souvent de sa suite. Y’a-t-il une raison à cela, ou est-on en face d’une pépite oubliée de la console ? C’est à cette question que je vous propose de répondre aujourd’hui !

Gameplay

Au sein de chaque niveau, Sonic Rush Adventure reprend les bases de Rush sans retoucher quoi que ce soit. On saute toujours avec A/B, on fait des tricks aérien avec R et on booste avec X/Y. C’était une formule efficace qui, si elle aurait pu être améliorée (par exemple en mettant la Homing Attack sur A/B au lieu de R), fait toujours ses preuves en 2007.
Le seul changement notable concerne Blaze. Si comme dans le précédent jeu, la princesse est plus habile dans les airs que Sonic mais moins rapide au sol, elle peut désormais marcher librement dans les flammes alors que Sonic se blesse s’il entre en contact avec. Cette spécificité n’est toutefois exploitée que dans une seule zone du jeu, Sky Babylon.

Le jeu est assez gourmand en tutoriels. Heureusement, vous pouvez tous les passer.

En-dehors des niveaux, le gros ajout de ce jeu vient des véhicules marins. Cette nouvelle mécanique consiste à tracer un itinéraire sur l’écran tactile afin de relier un point A du monde à un point B.
Une fois le trajet tracé, vous accédez à un mini-jeu où vous devrez contrôler le véhicule sur l’écran tactile le temps du trajet. Quatre véhicules sont proposés pour 4 mini-jeux différents et, si le gameplay peut s’avérer répétitif (en particulier avec le bateau), ces phases ne durent jamais trop longtemps. Heureusement, une fois qu’un niveau a été débloqué, on peut le rejouer librement via le menu principal, sans avoir besoin de refaire le trajet en véhicule.
Le joueur curieux sera également récompensé, puisqu’une dizaine d’îles cachées sont éparpillées sur la carte. Les trouver débloque un niveau bonus, généralement assez court, mais qui donne du sens à l’exploration.

Avoir un bon rang permet d’obtenir plus de matériaux. Indispensables pour progresser dans le jeu !

Par ailleurs, habituez-vous à la maniabilité du scooter des mers puisque c’est grâce à lui que vous pourrez obtenir les Chaos Emeralds. En effet, à sept endroits de la carte, Johnny vous mettra au défi de le battre dans une course et vous donnera une Chaos Emerald en cas de victoire. Je vous conseille d’attendre la fin du jeu avant de faire cette quête, car une fois le boss final battu, vous aurez la possibilité d’améliorer votre scooter pour le faire aller plus vite, ce qui est quasiment indispensable pour remporter certaines courses.

Un rival vert, qui se prétend le plus rapide et qui utilise un véhicule ? Non, ça ne me dit rien, désolé.

Et les Sol Emeralds ? Celles-ci sont débloquées via le mode Mission, une autre nouveauté de ce jeu. Il s’agit de courts défis dans des niveaux déjà explorés qui vous permettent de les parcourir avec de nouveaux objectifs : finir en-dessous d’un certain temps, battre un boss d’une certaine manière, faire de nombreux tricks... Une nouveauté intéressante pour prolonger la durée de vie et débloquer des objets utiles (Sol Emeralds, sound test...) ou purement esthétiques (des décorations sur l’île, des médailles...).

Très complet et parfois difficile, le mode Mission est LA bonne idée du jeu. Il sera repris dans les versions portables de Colours et Generations.

Histoire

Comme pour les précédentes aventures de Sonic sur consoles portables Nintendo, Dimps est à la manœuvre. Mais contrairement à leurs précédents travaux qui étaient indépendants les uns des autres, ce jeu est une suite directe de Sonic Rush.
L’histoire reprend donc là où on l’avait laissée en 2005 : Blaze est rentrée chez elle et la dimension de Sonic a retrouvé son calme. Pourtant un jour, une tempête à la violence inhabituelle éclate. Sonic et Tails souhaitent l’examiner de plus près à bord du Tornado, mais un éclair les frappe et nos deux compères se retrouvent aspirés par un cyclone. Plusieurs heures plus tard, ils sont retrouvés sur une plage par une jeune ratonne-laveuse du nom de Marine. Celle-ci ne connait pas les deux héros et est incapable de leur dire dans quelle partie du globe ils se trouvent.

Une jeune fille nommée Marine qui veut quitter son île, des voyages qu’on trace au stylet... Sonic Rush Adventure ressemble à un best-of des Zelda : Link’s Awakening et Phantom Hourglass !

Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps : Sonic et Tails ont atterri dans le monde de Blaze, ils s’en aperçoivent après le troisième niveau du jeu et font équipe avec la princesse à partir de là. Ils doivent remettre la main sur le Sceptre Royal, un artefact sacré volé par des robots-pirates, tout en trouvant un moyen de rentrer chez eux.
Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard et ses rebondissements sont assez prévisibles. Néanmoins, de nombreux dialogues à l’écriture solide viennent égayer l’aventure, et on prend vite plaisir à suivre la sérieuse Blaze et l’enfantine Marine accompagnées de Sonic et Tails qui tentent d’apaiser les tensions. L’histoire prolonge agréablement celle du premier Rush et permet de découvrir ce fameux monde de Blaze, si intriguant pour les joueurs du premier opus.

Le jeu est plutôt simple, mais Sky Babylon et ses ballons qui doivent contourner des obstacles est un violent pic de difficulté.

Graphismes

Peu de choses ont changé par rapport au premier Sonic Rush. Les modèles 3D des personnages restent les mêmes, mais les décors sont moins réalistes qu’avant et empruntent une esthétique plus "cartoon". Cela a été fait pour illustrer le changement de monde qui s’est opéré, mais ce contraste pourrait rebuter les amateurs de l’esthétique semi-réaliste du premier jeu.

En revanche, la mise en scène des cinématiques s’est considérablement améliorée. Si la majeure partie du scénario se déroule dans des bulles de dialogue, l’utilisation de cinématiques 3D est plus fréquente qu’auparavant et les modèles des personnages sont beaucoup plus animés. Cela dynamise l’aventure entre deux niveaux.

Fossil Fighters ? Spectrobes ? Dino Crisis ? Non, Sonic Rush Adventure.

On peut aussi constater l’apparition d’un hub en 3D entre les niveaux. Il est assez petit, mais il permet d’accéder facilement à toutes les options du jeu tout en nous permettant de contrôler un beau Sonic dans des environnements entièrement modélisés.

Un autre point où les développeurs se sont lâchés, ce sont les boss. Contrairement à ceux du premier Rush, ceux-là exploitent bien mieux les deux écrans de la DS. On affronte parfois des robots géants qui occupent les deux écrans, on passe d’un écran à l’autre à mesure que le combat progresse, certains boss de plus petite taille vous poursuivront sur toute l’aire de jeu...
Bref, malgré un moteur graphique recyclé, il y a eu de l’effort mis dans cette partie du jeu. Et franchement, on ne regrette pas une seconde les boss de Rush qui avaient tendance à être invincibles 90% du temps et où Cream et Tails occupaient tout un écran pour répéter en boucle 3 pauvres phrases.
Seul point noir à signaler : certains combats sont trop gourmands en ressources et ralentissent le jeu s’il y a trop d’éléments à afficher.

Il est peut-être moche, mais l’Egg Pendulum est l’un des boss les plus originaux de la série !

Musique

La bande-son était certainement l’aspect le plus mémorable de Sonic Rush. Hideki Naganuma, connu pour son travail sur les Jet Set Radio, avait livré une performance électro/hip-hop unique pour la série. Chaque niveau, que dis-je, chaque menu transpirait d’originalité et de personnalité, et certaines compositions comme Wrapped in Black ou Right There, Ride On restent à ce jour parmi les musiques les plus cultes de la licence.

Malheureusement, à côté d’un tel monument, la musique de Sonic Rush Adventure peine à convaincre. Désormais dirigée par Tomoya Ohtani (le directeur musical depuis Sonic 2006), la bande-son est efficace et énergique et tente par moment d’émuler l’originale, mais elle manque du grain de folie que possédait le précédent jeu. Par exemple, si Rush avait pour ambition de mettre des chansons dans tous ses niveaux, le seul thème chanté de Rush Adventure se trouve sur l’écran-titre.
De même, Rush proposait deux versions d’une même musique : une pour les niveaux de Sonic, l’autre pour les niveaux de Blaze. Rush Adventure abandonne cette distinction mais propose à la place deux musiques différentes pour l’Acte 1 et l’Acte 2 d’une même Zone (comme dans Sonic 3). Malheureusement, les différences ne se font pas toujours entendre in-game, surtout que Sonic et Blaze adorent hurler à chaque trick effectué.

Tiens, à propos de Sonic 3, vous pouvez faire du snowboard dans les zones enneigées !

Ce n’est pas pour autant que la musique de cette suite est dénuée de qualités. Ses thèmes de boss sont excellents par exemple, et celui du boss final est même à la hauteur de Wrapped in Black. D’ailleurs, une très bonne idée de cette bande-son est de rajouter une deuxième piste sonore lorsqu’un boss est à la moitié de sa vie, ce qui amène une atmosphère électrique lors de ces moments stressants et cela communique très bien l’idée que le boss a changé de stratégie et sera plus agressif.

Conclusion

La Nintendo DS a accueilli trois Sonic d’exception : les deux Rush et Colours. Tous trois réutilisent la même formule à base de boost et d’aller-retours survitaminés entre les deux écrans. Les départager se joue souvent à des détails et est à la sensibilité de chacun.
Personnellement, ce Rush Adventure est mon favori de la trilogie. Ça tient à peu de choses : j’aime énormément l’utilisation de l’écran tactile, l’écriture a un côté "cartoon du dimanche matin" mais apporte son lot de bons moments (le gain de maturité de Marine est bien amené), on explore un univers que l’on n’a jamais vu auparavant (ni depuis, d’ailleurs)...

Certains n’accrocheront sans doute pas au surplus de fonctionnalités tactiles ou regretteront la bande-son de Rush, et ce sont des critiques légitimes. Néanmoins, pour sa difficulté équilibrée, son contenu supplémentaire plus qu’appréciable et ses boss grandioses, je ne peux que vous recommander cette suite et fin du chapitre Blaze.

Blaze sur un dauphin. Quel autre jeu de la série peut se targuer d’avoir une image aussi mignonne ?

Par Sonicvic le 19 décembre 2020

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